Ne pas laisser la mémoire se détériorer progressivement sans se prendre en main. C’est ce que Michel, adhérent ANAMACAP, a retenu de son parcours sur onCOGITE. Il témoigne de ses difficultés cognitives essentiellement dues à la mémorisation et à la restitution de connaissances.

Bonjour ! Comment vous présenteriez vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Michel, j’ai 78 ans. Il y a 19 ans j’ai eu un cancer de la prostate. J’ai eu une opération, de la chimiothérapie et des rayons. Je suis traité par hormonothérapie depuis 16 ans, avec un traitement d’un an tous les 3 ans.

« Ma mémoire a eu des failles »

A mon diagnostic, j’avais 59 ans, j’étais responsable d’un bureau d’études, où se souvenir de la moindre vis avait de l’importance, et petit à petit ma mémoire a eu des failles.

Ma mémoire s’est détériorée progressivement, j’ai constaté une perte des mots d’usage quotidien, mais aussi une incapacité à restituer des connaissances ancrées quelque part dans mon cerveau.

Comment avez-vous connu onCOGITE ?

« Il n’y a pas de sujet tabou au sein de l’association »

J’ai connu onCOGITE grâce à ANAMACAP et j’ai pu participer à un atelier en visio avec une neuropsychologue, Mathilde dès l’ouverture de la plateforme en octobre. Notre président est très proactif, il n’y a pas de sujet tabou au sein de l’association. Les séquelles cognitives sont une des préoccupations.

Pensez-vous qu’un homme envisage facilement de faire de la rééducation cognitive ?

Dans notre atelier, il y avait plus d’hommes que de femmes car il regroupait des adhérents d’ANAMACAP et de DE L’AIR (cancer du poumon). Cela n’a jamais été une force ou une contrainte d’être avec des profils de participants identiques. Si j’avais été dans un groupe avec beaucoup plus de femmes cela ne m’aurait pas dérangé. Dans ces séances d’atelier cognitif, on ne vient pas pour échanger sur son cancer mais plutôt pour se retrouver autour d’une activité intellectuelle.

« Il faut accepter dans ce genre de rééducation de ne pas maîtriser la situation et de prendre le temps de progresser. »

S’il y a beaucoup de femmes dans les ateliers c’est peut-être qu’elles acceptent plus facilement de reconnaitre qu’il y a une faiblesse en elle. Il faut supporter dans ce genre de rééducation de ne pas maîtriser la situation et de prendre le temps de progresser.

Que vous ont apportés les ateliers onCOGITE ?

Le groupe a été bénéfique pour ce parcours. Pour ce qui est des apprentissages, personnellement, je trouve que le collectif est toujours une plus-value. On partage des stratégies, on partage la tâche et on s’encourage, et il y a plus d’interactions grâce aux questions de chacun.

« Un désir de me prendre en main…. Maintenant, je ne laisse pas les choses filer. »

Les séances d’atelier onCOGITE m’ont apporté un désir de me prendre en main. Ce rendez-vous hebdomadaire était l’occasion d’une ouverture. Il a permis de me réveiller et de trouver dans mon quotidien des exercices pour entrainer mes neurones et ma mémoire.

Les exercices de rééducation mnésique ne sont pas faciles mais ils sont ludiques et on y prend du plaisir.

Bien que je n’ai pas vraiment appris de méthode pendant cet atelier pour me remémorer des connaissances enfouies surtout si elles sont rébarbatives, cela m’a appris à m’organiser. Maintenant, je ne laisse pas les choses filer. J’ai trouvé un moyen de m’aider, pour pouvoir les restituer, j’enregistre dans un carnet et je relis mes notes. Aujourd’hui j’apprends des petites maximes dans mes promenades et j’essaye de les restituer en fin de balades ou à la sortie suivante. Je retiens bien quand je marche.

Avec mon épouse, nous réactivons de façon régulière des exercices dans l’esprit de ceux proposés lors des ateliers onCOGITE. Ce serait une bonne chose de pouvoir s’entrainer sur la Web-application à partir de cet automne.

Je remercie vivement l’ANAMACAP et son directeur Roland MUNTZ, ainsi qu’onCOGITE en la personne de Mathilde ROUSSEL qui animait les cours qui m’ont permis de réaliser pendant 20 semaines ce profitable télétravail de mémoire.